Google car sans conducteur en action.
Google car sans conducteur en action.

Les voitures autonomes Google Car, un projet que Google souhaiterait mettre sur la route en partenariat avec les constructeurs automobiles. Une démarche peu évidente… Et pourquoi pas devenir constructeur ?
Découpe simplifiée de la voiture autonome de Google (Google Car)
Découpe simplifiée de la voiture autonome de Google (Google Car)

Pour rappel, les voitures autonomes sont des voitures équipées de capteurs de type RADAR, LIDAR, GPS et caméras dans le but de se substituer à la vue d’un conducteur humain. Des algorithmes très performants sont capables de fusionner l’ensemble des informations provenant des capteurs pour prendre la meilleure décision qu’il soit concernant la route et la sécurité. A terme, on imagine que la voiture autonome serait plus sécurisée que la voiture « manuelle ».
Les premières démonstrations de voitures quasi-autonomes ne datent pas d’hier puisqu’en 1930, des démonstrations de principes étaient déjà effectuées. En 1980, Mercedes-Benz et Bundeswehr University Munich réalisent la première voiture autonome au monde, permettant d’entamer la réflexion sur la législation en vigueur à l’époque. Depuis, de nombreuses compagnies se sont lancées dans la quête de la voiture ou du système autonome parfait, incluant Mercedes-Benz, General Motors, Google, Continental Automotive Systems, Autoliv Inc., Bosch, Nissan, Toyota (Google Car), Audi, et Oxford University.
J’ai également vu passer une Renault autonome il y a un peu plus d’un an sur la toile.
Comme souvent, ce sont les Etats-Unis qui ont ouvert la marche de l’intégration de la voiture autonome sur ses routes en autorisant son utilisation dès 2011 (sous réserve d’homologation bien sûr ou pour des tests) dans le Nevada et dès 2012 dans les Etats de Floride, de Californie et de Washington. De l’autre côté de l’Atlantique, dans notre belle Communauté Européenne, c’est le Royaume Uni qui a ouvert la marche en autorisant le test de voitures autonomes sur les routes publiques ! A quand la France ?…
Bien que la communication sur le sujet soit meilleure chez Google, on ne peut mettre de côté la concurrence à laquelle le géant du Web se confronte. Il n’est donc pas étonnant que par conséquence, il se confronte également à des difficultés de partenariat avec les constructeurs.
Ces derniers mois, Google a fait le tour des popotes pour savoir quel constructeur serait d’accord pour développer une voiture entièrement autonome en partenariat avec lui. L’un des projets négociés étant la création de « robo-taxi » (robots taxis) allant chercher des passagers sur demande. Continental AG et Magna International ont fait partie des cibles de négociation de Google… Mais Google souhaite être le maître d’oeuvre dans l’affaire… C’est un peu comme annoncer à un constructeur automobile que vous allez prendre sa direction car le système GPS que vous avez installé à l’intérieur de ses voitures est révolutionnaire… Un peu osé, vous ne trouvez pas ?
Ce qui est intéressant là dedans, c’est que cette histoire me rappelle le partage du marché de l’informatique entre Microsoft et IBM en 1980. A cette époque, Microsoft va à la rencontre d’IBM pour intégrer un système d’exploitation encore un peu brouillon et IBM accepte sans vraiment se douter de ceux à qui il a affaire… En 1990, Microsoft conquiert 90% du marché grand public, laissant le système d’exploitation d’IBM en marge. Vous voyez où souhaite en venir Google avec les constructeurs d’automobiles ?
Jeudi dernier, le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung déclarait que Google était sur le point de signer un contrat avec Continental. Mais ni Google, ni Continental n’ont souhaité ajouter de commentaire sur le sujet.
Dans cette guerre du pouvoir, Google envisagerait d’appliquer la même stratégie que pour les téléphones mobiles en concevant à son tour des voitures et en faisant appel aux équipementiers pour leurs différentes composantes… Ce serait quand même très ambitieux ! Je ne suis pas sûr que Google serait gagnant à ce niveau et avec l’expérience qu’il a dans le domaine, à moins de racheter un constructeur en difficulté ?…
Dieter Zetsche, le chef executif de Daimler AG, propriétaire de Mercedes Benz, a fait comprendre à Google qu’il allait peut-être un peu trop vite dans sa démarche. Pour le moment, bien qu’il étudie la voiture autonome depuis longtemps, le constructeur automobile se concentre sur des fonctions simples (ou ennuyantes) comme le suivi de file dans les embouteillages.
Concernant les « robo-taxis« , Google pense miser sur ce concept pour familiariser la population avec sa technologie (pour gagner notre confiance). Il ne vendrait donc pas des voitures mais un service, et réduirait le fort besoin que certaines parts de population peuvent ressentir de posséder une voiture. Une façon très intelligente d’introduire les voitures autonomes sur le marché.
En attendant, ce projet de voiture autonome reste encore dans le pôle de R&D Google X où le géant expérimente tous les projets risqués financièrement. Nous continuons à suivre de prêt les évolutions de cette aventure passionnante !
Et vous ? Croyez-vous que les voitures autonomes feront partie de notre vie d’ici 10 ans ? Que vont en penser les assurances en cas d’accident ? N’hésitez pas à lire ou relire notre dossier sur l’intégration sociale des robots (ICI) pour voir nos arguments sur le sujet.

Voici la vidéo d’un tour en voiture autonome sur un circuit :

Sources : Wikipédia
Jessica Lessin

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