La semaine passée s’est déroulée la 4ème édition du Salon Innorobo, le plus grand salon « européen » consacré à la robotique domestique (de services), cobotique (collaborative) et industrielle.
Estimé à environ 16 milliards de dollars au niveau mondial dont 33% au niveau européen (5 à 8% d’ici 2015), la nouvelle robotique prends désormais les traits d’une révolution industrielle. Pour ne citer qu’eux, les marchés de la robotique domestique et de la cobotique s’accompagnent de prévisions de taux de croissances allant de 30% à 50% dans les 5 ans à venir pour l’Europe et les Etats-Unis.
Le salon Innorobo devient, de fait, une passerelle de choix permettant aux professionnels comme aux curieux de prendre connaissance des dernières avancées technologiques d’une série d’acteurs mondiaux déjà bien équipés tels que la Corée du Sud, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, la Suède , la Finlande ….ou la France 🙂
Fort de ce juteux constat, nous vous proposons de nous accompagner pour un petit tour rapide du salon :
Les robots éducatifs et robots compagnons |
Cette année, les robots compagnons n’ont pas été très représentés, hormis les robots « Buddy » et « Atti » l’accent n’a pas été trop forcé sur les assistants grand public basés sur une tablette Android.
Les plateformes de développement |
Le manque d’applications pratique des robots actuels a, en revanche été profitable aux plateformes de développement des laboratoires et entreprises qui peuvent ainsi mettre en avant leurs avances techniques tout en recherchant des partenaires avec lesquels éprouver leurs solutions.
ALDEBARAN – ROMEO Dévoilé en avant-première mondiale au salon Innorobo, Romeo est un projet ambitieux visant à mettre en service des robots humanoïdes de taille humaine (1m40 pour 40kg) |
Wordline Connue dans le domaine du e-paiement, Wordline a développé ce petit robot sympathique imprimé en 3D pour illustrer un concept de gestion de transactions. Au même titre qu’une transaction bancaire, les communications de du futur « internet des objets » nécessiteront une infrastructure fiable et un minimum de sécurité pour interagir entre nos maisons. Attention, il ne s’agit pas de s’immiscer dans le domaine de la domotique, mais bien d’offrir des solutions de communication « clés-en-mains » sans demander une quelconque adaptation à l’utilisateur. |
INRIA – POPPY Entièrement Open-Source le Poppy est avant tout un projet scientifique visant à permettre l’étude de la locomotion bipède. Entièrement articulé et de faible coût – pour un laboratoire scientifique -, il possède un squelette bio-inspiré, très proche de l’être humain. Bien qu’il sache se tenir debout, il lui faudra de l’aide pour avancer tel un petit enfant apprenant tout juste à marcher. |
IIT – ICub Dérivé du projet « Robocub » terminé avec succès en 2010, le iCub est une plateforme conçue pour mimer le processus d’apprentissage d’un enfant de 3 ans et demi. Destiné à étudier la cognition et l’interaction homme-machine. Il dispose de mains articulées, d’articulations à câbles ou encore d’un revêtement sensible reprenant le principe des écrans tactiles résistifs pour reproduire la sensation du toucher. L’animation du robot repose sur 4 ordinateurs dont 3 sont déportés sur une station externe. Chacun est destiné à traiter indépendamment le traitement de la vision, le contrôle des articulations, l’intelligence artificielle et le son. |
PAL ROBOTICS REEM-C Contrairement à toute attente, le robot humanoïde de service le plus convaincant n’est pas Italien ou Coréen mais Espagnol ! J’ai nommé le REEM-C. |
Les plateformes publiques |
Le DIYA ONE Le DIYA ONE est un robot purificateur d’air autonome embarquant un épurateur. Capable d’analyser la composition de l’air, il peut surveiller des points clés, ou déambuler d’un bout à l’autre d’un bureau afin de détecter les pics de pollutions. |
Le Hercules V3 Ce prototype de la société RB3D, prends la suite d’un projet initialement conçu pour les besoins de l’armée ; à savoir un exosquelette capable de d’aider au port de charge sur le dos ainsi qu’une aide au niveau des 4 membres que sont les mains et les bras. L’exosquelette dispose de deux modes de fonctionnement, un mode « repos » destiné à faciliter la montée et un mode « soutient » où le robot se laissera piloter par les mouvements imprimés par le corps de l’utilisateur. |
Beam Un petit mot pour finir au sujet de la solution de téléprésence mise en place pour couvrir l’événement. Pire nous avons constaté à de nombreuses reprises le désintérêt pur et simple d’interlocuteurs vis-à-vis d’utilisateurs distants, en effet beaucoup semblaient être gênés par le Beam et le considéraient comme un obstacle à contourner devenant eux-mêmes des obstacles pour l’utilisateur. Il faudra encore un peu de temps a chacun pour réapprendre à se comporter avec un minimum de civilité pour ceux qui, handicapés par leur absence, n’ont pas pu se mouvoir librement. |
Au terme de la visite, le salon est une fantastique ouverture sur l’avenir permettant de voir des avancées technologiques qui jusqu’ici n’étaient qu’imagination. Retenons que chacun des exposants a mis en avant les possibilités qu’offraient les robots pour améliorer la qualité de vie de chacun.
Espérons simplement que les besoins en infrastructures qui seront mises en places pour ces nouveaux modes de travail et de communication prendront ENFIN en compte les contraintes à respecter pour améliorer le quotidien des personnes à mobilités réduites.
Sources :