Il y a une sorte de poisson étrange qui circule depuis quelques temps dans le port de Gérone en Espagne. D’ailleurs, un groupe de chercheurs a l’air de s’y intéresser de très prêt… C’est normal ! Nous sommes en présence d’un AUV, un véhicule sous marin autonome.
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D’ailleurs, en visualisant la vidéo, j’ai retrouvé l’un des participants du concours SAUC-E de robots sous-marins autonomes que j’avais rencontré lors de ma participation. Comme quoi, ce concours offre de belles opportunités dans la recherche…
L’AUV dont nous parlons aujourd’hui a la forme d’un poisson et capte la pollution maritime. D’après Luke Speller, scientifique de la société BMT et chef du projet SHOAL, « Grace à ce poisson, nous pouvons trouver précisément la cause de la pollution et la stopper immédiatement ».
Actuellement, le port se fie à des plongeurs pour relever la qualité de l’eau, ce qui correspond à un processus très long d’un coût de 100 000€ annuel. Les plongeurs prennent des échantillons d’eau sur une centaine de points du port, puis les envoient pour analyse. Les résultats arrivent une semaine plus tard.
Le SHOAL, quant-à-lui, contrôle l’eau de manière permanente et peut retourner des résultats en « temps réel ».
La bête mesure cinquante centimètres de long, et est facilement comparable à un thon, mais sa couleur jaune la trahit pour être mieux retrouvée par les chercheurs lors de son parcours.
Une panoplie de capteurs embarqués détectent la présence de plomb, de cuivre et autres polluants, tout en évaluant la salinité de l’eau.
A cela s’ajoute un grand avantage : SHOAL est très silencieux, ce qui réduit l’impact sur la vie sous-marine.
Ce petit poisson est capable de travailler sur un rayon d’un kilomètre, jusqu’à une profondeur de 30 mètres. Un modem utilisant les très basses fréquences lui permet de communiquer avec la station au sol (ou embarquée sur le bateau). En effet, il faut noter que les fréquences hautes telles que le WiFi passent très mal dans l’eau, et perturbent fortement les animaux marins. D’un autre côté, qui dit basses fréquences dit bas débit : Seuls de petits messages peuvent être transmis.
Pour se repérer, SHOAL utilise les quatre « pingers » placés sur le port. Lorsque l’un des robots poissons détecte une source de pollution, il donne ses coordonnées à ses confrères pour que ceux-ci le rejoindre et puissent fournir une analyse plus précise de la situation.
Différents prototypes fonctionnels fonctionnent déjà dans le laboratoire depuis quelques années maintenant, mais la météo peut changer bien des résultats, et l’observation sous-marine fiable est loin d’être facile. Il est arrivé à l’équipe de voir ses composants noyés par une fuite d’eau, ce qui a obligé à trouver une solution de sauvetage comme le gonflage de ballons pour un retour rapide en surface.
Etant donnée la qualité du produit présenté aujourd’hui, une version commerciale est proposée au prix de £20,000. Ce qui n’est pas énorme lorsqu’on connaît les contraintes de la mer…
Mais le projet ne s’arrête pas là. Speller souhaiterait accroître les fonctionnalités de ce robot pour qu’il devienne un appareil de sauvetage et de sécurisation des ports.
Les drones aériens et sous-marin n’ont pas fini d’évoluer et de nous surprendre ! Vivement la suite 🙂
Source : Unmanned