Le 26 novembre 2011, nous parlions de 9 mois d’attente avant l’atterrissage de Curiosity Rover sur Mars (peut-on parler d’amarsissage ?). Pendant ce temps, d’autres chercheurs planchaient dĂ©jĂ sur sa future version.
Ce lundi 6 aoĂ»t, l’Agence spatiale europĂ©enne et la Nasa ont respectivement ajustĂ© la position orbitale de leurs sondes Mars Express et le groupe Odyssey et Mars Reconnaissance Orbiter. Ces sondes surveilleront l’atterrissage de Curiosity Rover qui n’aura pas parcouru moins de 570 millions de km (attention Ă la rĂ©vision). Il est sĂ»r qu’avec les nombreux Ă©checs prĂ©cĂ©dents comme Mars Polar Lander en 1999, les agences se prĂ©occupent un peu plus de la sĂ©curitĂ© d’atterrissage de leur matĂ©riel qui vaut Ă la fois du temps et de l’argent. D’autant plus que ses 900kg ne rassurent pas.
L’atterrissage du rover est prĂ©vu dans le cratère Gale qui est susceptible d’apporter le plus d’informations concernant la prĂ©sence d’organismes vivants ou ayant vĂ©cu. En effet, le but de la mission Mars Science Laboratory est de dĂ©terminer si ce cratère d’environ 150 kilomètres de diamètre, au centre duquel se dressent les 5 000 mètres du mont Sharp, a pu hĂ©berger jadis des microbes. De pars les explorations passĂ©es, nous savons que ce site tout proche de l’Ă©quateur martien, dans l’hĂ©misphère Sud, a autrefois accueilli de l’eau sous sa forme liquide.
Mais comment Curiosity va-t-il s’y prendre pour analyser l’environnement qu’il va visiter ? Il utilisera une batterie de capteurs tous « hautement technologiques ». La ChemCam (Chemistry and Camera) combine un laser capable de pulvĂ©riser les Ă©chantillons de roche choisis par Curiosity, et une camĂ©ra capable de visualiser les vapeurs ainsi produites. C’est en suivant les « cailloux » qui auront les composĂ©s chimiques indiquant la probabilitĂ© de vie la plus forte que Curiosity dessinera son parcours.
Lorsque le robot arrivera dans une zone intĂ©ressante, il dĂ©ploiera SAM (Sample Analysis at Mars), un caisson de la taille d’un four Ă micro-ondes qui loge trois appareils de mesure. Les poussières ramassĂ©es y seront insĂ©rĂ©es et chauffĂ©es Ă 1 000°C pour crĂ©er des vapeurs analysables. Le carbone fait partie des composĂ©s recherchĂ©s. C’est donc une analyse plus fine que celle effectuĂ©e par ChemCam qui sera lancĂ©e.
La pression est dĂ©sormais Ă©levĂ©e chez les scientifiques de la NASA et de l’Agence Spatiale EuropĂ©enne. Ils ont dĂ©jĂ surnommĂ©es les sept minutes crutiales de l’atterrissage les Sept minutes de terreur. Sept minutes, c’est le temps qui s’Ă©coulera entre l’entrĂ©e de la capsule contenant le robot dans l’atmosphère et son contact avec la surface.
Alors que Spirit et Opportunity, utilisaient des ballons gonflĂ©s (air bags) pour absorber le choc de l’atterrissage, la technique a du ĂŞtre revue pour Curiosity en raison de sa masse importante. ÉquipĂ© d’un gĂ©nĂ©rateur d’électricitĂ© nuclĂ©aire et d’une dizaine d’instruments scientifiques, il ne faudrait pas abĂ®mer le bĂ©bĂ©. C’est donc un dispositif complexe qui a dĂ» ĂŞtre imaginĂ© pour Curiosity, mĂŞlant les classiques bouclier thermique et parachute Ă une innovante grue suspendue dans les airs par des rĂ©trofusĂ©es.
Vous l’aurez compris, demain Ă 7h31 nous l’espĂ©rons, une grande Ă©tape sera franchie pour laisser place Ă une exploration de Mars susceptible de nous apporter des rĂ©ponses aux questions que nous nous posons depuis des annĂ©es voire des siècles !
Source : NASA
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