Illustration d'un éventuel drone livreur de colis et courriers UPS/Amazon.
Illustration d’un éventuel drone livreur de colis et courriers UPS/Amazon.

Les drones aériens font partie des robots les plus mis en avant ces dernières années. A croire que le ciel fait toujours autant rêver… Après le projet humanitaire Matternet monté par un groupe d’étudiants de l’université Singularity University en 2011, c’est au tour des grands de ce monde de lever l’index !
C’est dans l’émission 60 Minutes que le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, s’est exprimé en surprenant son public dimanche dernier. Il a annoncé que sa société travaillait sur un projet, Prime Air, de livraison de colis à domiciles par des drones aériens de types octocoptères. Peut-être une façon d’attirer l’attention du consommateur exactement la veille du premier lundi de décembre le plus rémunérateur pour les sites de vente en ligne. Ce lundi est même surnommé le Cyber Monday !

« Je sais que celà ressemble à de la science fiction. Ce n’en est pas. » Déclare Bezos à Charlie Rose pendant l’émission de dimanche soir, soutenant son propos à l’aide d’une vidéo d’un petit hélicoptère de la taille d’un jouet chargé d’un petit colis.
Il ajoute que ces véhicules pourraient livrer d’ici quelques années, les millions de clients Amazon dans la limite de colis de 2.3kg en moins de 30 minutes dans un rayon de 16km du centre de distribution. Prudent, il précise que la technologie a quand même besoin de temps pour se développer et que l’administration fédérale américaine de l’aviation ne prévoit pas d’étudier le sujet avant au moins 2015.

Lundi, c’est au tour de la société UPS de profiter de la vague pour annoncer qu’elle finance l’étude des drones depuis plusieurs années dans son cadre de distribution des colis. Elle tente de mettre en avant son pôle R&D grâce auquel elle a pu mettre rapidement à disposition des services d’impression 3D aux Etats Unis.
SECURITE, VIE PRIVEE
Pendant que certains spéculent, d’autres s’inquiètent. L’idée des colis livrés par drones est complètement nouvelle. Le site The Verge a reporté le mois dernier un projet similaire annoncé par la société australienne de vente de livres en ligne Zookal.
Lambert Dopping-Hepenstal, de l’organisme IET et Directeur des Systèmes et de la stratégie à BAE Systems, explique que beaucoup de défis sont à surmonter avant de réussir à imposer ce type de technologie.
« En tête de liste, il faudra démontrer que les drones sont une technologie mature qui peut opérer dans notre espace aérien en toute sécurité. » Dit-il.
Les autorités américaines ont reconnues que les drones pouvaient avoir un nombre considérable d’applications commerciales, mais elles ne se sont pas empressées de publier de règle générique. La FAA autorise actuellement l’utilisation des drones (UAS) au cas par cas.
Mark Udall, un sénateur démocrate du Colorado, annonce quant-à lui que “les habitants du Colorado accepteront ces technologies uniquement s’il est certain que leurs vies privées sont protégées, c’est-à-dire qu’ils ne seront pas victimes de surveillance ou d’atteinte à la vie privée par l’observation aérienne ».
En ce qui nous concernes, je pense qu’il faut tout de même un peu redescendre sur terre et se rendre compte qu’un octocopter a de grosses contraintes.
Tout d’abord, c’est un outil dangereux. Le grand public ne se rend pas forcément compte que les hélices peuvent couper comme une lame de rasoir. Mal réceptionné, il peut tuer ou endommager une personne pendant qu’il se pose si elle se positionne trop proche de lui. Il se peut aussi tout simplement que le drone s’écrase à un endroit inapproprié et déclenche un incendie, ou qu’il tombe sur un passant qui n’avait rien demandé à personne. Les conditions climatiques peuvent attirer ce genre d’incident.
Coûteux, il peut ouvrir les portes à un tout nouveau marché qui consisterait à capturer les drones et les colis pendant leurs trajets, pour les revendre. Si l’on accentue cette idée, on peut imaginer qu’une fois capturés, les drones soient utilisés pour transmettre des matériels illégaux sous couvert du logo des sociétés marchandes.
Les octocopters sont connus pour être bruyants et peu autonomes. Ils ne pourraient non seulement pas servir un nombre important de clients à la suite, mais ils nécessiteraient un grand nombre de cycles de recharge quotidiens.
Bref, il y a encore du chemin à parcourir avant de se faire livrer par drone, mais l’idée est intéressante et mérite d’être approfondie !
Sources : Engadget
Engadget
Reuters

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