De nos jours, nous sommes de moins en moins Ă©tonnĂ©s des performances des robots terrestres en matière de dĂ©placement, tellement elles sont bluffantes. Ils avancent sur, au dessus et autour de la plupart des supports connus. Cependant, ils sont souvent placĂ©s dans un contexte oĂą la surface de contact est « adaptĂ©e ». La faiblesse de ces robots serait donc d’ĂŞtre confrontĂ© Ă un trou comme cela peut arriver chez nous : escaliers, bords de tables, joints des carrelages, etc.
En 2011, les chercheurs de l’universitĂ© Berkeley en Californie, se sont prĂ©sentĂ©s avec une solution Ă la confĂ©rence internationale sur l’intelligence des robots et systèmes (IROS 2011) : La queue des lĂ©zards et des dinosaures.
L’idĂ©e est de dĂ©tecter la chute et d’utiliser la queue du robot pour le stabiliser dans les airs pour qu’il retombe sur ses pattes ou ses roues.
L’Ă©quipe de chercheurs composĂ©e de Thomas Libby, Talia Y. Moore, Evan Chang-Siu, Deborah Li, Daniel J. Cohen, Ardian Jusufi, et Robert J. Full a utilisĂ© une camĂ©ra au taux d’Ă©chantillonnage Ă©levĂ© pour Ă©tudier le lĂ©zard pendant ses chutes (Ils ont du penser au tapis pour amortir la chute).
Pour s’Ă©lancer en avant, le lĂ©zard fait osciller sa queue et le moment angulaire s’occupe du reste, penchant la tĂŞte de l’animal en avant.
Tailbot est un robot mobile tĂ©lĂ©commandĂ© conçu pour tester les thĂ©ories de stabilisation par la queue. Approximativement de la mĂŞme taille qu’un lĂ©zard, il ne pèse pas moins de 160 grammes rĂ©partis sur 20cm de longueur. La queue de 10cm qui s’ajoute Ă l’arrière du robot, est faite en fibre de carbone. A l’extrĂ©mitĂ© de la queue a Ă©tĂ© placĂ© un poids en cuivre Ă©quivalent Ă 10% du poids total du robot.
Notons que cette queue est modulable et a son propre servomoteur. Elle peut tourner de 255 degrés autour de son axe.
Pour corriger l’orientation de la queue en temps rĂ©el, le robot utilise un accĂ©lĂ©romètre et un gyroscope combinĂ©s.
Pendant les tests, tout se passe très rapidement et le robot rĂ©ussi Ă se maintenir Ă l’horizontale en fonction du sol. La seule limitation du système serait une inclinaison trop importante de la queue.
La vidéo suivante nous montre quelques tests. Dans un premier temps, on voit quelques séquences du lézard qui saute. Puis le robot est mis en action pour comparaison.
Le laboratoire de l’universitĂ© UC Berkeley prĂ©voit de doter la queue de Tailbot d’un axe supplĂ©mentaire : le lacet reprĂ©sentĂ© par un avion ci-dessous.
Cela permettrait de controler le roulis (mouvement représenté ci-dessous) avec les mouvements de la queue.
Pendant leurs recherches sur la stabilisation du lézard dans les airs, les scientifiques ont conclu que certains dinosaures comme les vélociraptors avaient pu réaliser de belles acrobaties aériennes avec leurs queues.
Vous trouverez l’article « Tail-Assisted Pitch Control in Lizards, Robots, and Dinosaurs » correspondant Ă l’Ă©tude ici.
Depuis la conférence en 2011, de nouvelles vidéos sont parues dont celle ci-dessous.
Comme quoi, les animaux restent omniprésents en robotique !
Sources :
UC Berkeley Poly-PEDAL Lab
UC Berkeley’s Mechanical Systems Control Laboratory