Projet cachĂ© de Google dĂ©voilĂ© au public il y a quelques annĂ©es, la voiture autonome de Google montre peu Ă  peu ses secrets. Cette voiture a fait parler d’elle en parcourant les routes des Etats Unis et en invitant certaines personnes Ă  monter lors d’un parcours sur circuit fermĂ© pour constater ses performances.
La Toyota Priuse utilisĂ©e enregistre maintenant plus de 300 000 kilomĂštres en totale autonomie ! Incluant la conduire en agglomĂ©ration, dans les bouchons, sur l’autoroute, en montagne, etc. Un pilote est malgrĂ© tout toujours prĂ©sent en cas de problĂšme. Ce projet est toujours loin du produit commercial, mais Google met de plus en plus en avant le fait que sa solution puisse fonctionner sur tout type de voiture. Nous avons d’ailleurs eu droit Ă  la voiture de golf autonome.
Le professeur Sebastian Thrun de l’universitĂ© de Stanford qui guide le projet et l’ingĂ©nieur Chris Urmson de chez Google, ont mis en avant certains dĂ©tails pendant la confĂ©rence IEEE International sur les robots et les systĂšmes intelligents, qui s’est dĂ©roulĂ©e Ă  San Francisco le mois dernier.
Thrun et Urmson ont expliquĂ© comment cette curieuse voiture fonctionne, en s’appuyant sur des vidĂ©os de tests sur route.

Au premier abord, ce projet peut sembler fou, mais les dĂ©monstrations et explications lors de la confĂ©rence IEEE du mois dernier ont convaincu ! En effet, ce systĂšme serait une solution pour rĂ©duire le nombre d’accidents, de bouchons, et limiter la consommation de carburant ! Rien que ça !

Urmson, le responsable du projet a annoncĂ© que le cƓur du systĂšme est le laser positionnĂ© sur le toit de la voiture (c’est un LIDAR). Vous pouvez consulter l’article scientifique rĂ©digĂ© pour l’occasion ici. Ce laser est un Velodyne Ă  64 faisceaux. Il gĂ©nĂšre une carte dĂ©taillĂ©e en trois dimensions de l’environnement. La voiture combine ensuite les mesures laser Ă  la carte du monde haute rĂ©solution qu’elle a en mĂ©moire, produisant diffĂ©rents modĂšles qui lui permettent d’Ă©viter les obstacles et de respecter le code de la route.
Le vĂ©hicule possĂšde divers capteurs/senseurs tels que quatre radars placĂ©s Ă  l’avant et un capteur d’obstacle Ă  l’arriĂšre qui lui permettent d’ĂȘtre conscient du trafic environnant. Une camĂ©ra positionnĂ©e proche du rĂ©troviseur dĂ©tecte les feux de circulation. Un systĂšme GPS, une centrale d’attitude IMU (inertial measurement unit) et une roue codeuse permettent de calculer la position approximative du vĂ©hicule et d’avoir un retour rĂ©gulier sur ses dĂ©placements.
L’image ci-dessous illustre cette description :

L’approche de Google est intĂ©ressante dans le sens oĂč le systĂšme se base sur une carte trĂšs dĂ©taillĂ©e de la route et du terrain. De plus, avant d’activer le pilotage automatique, les ingĂ©nieurs de Google parcourent plusieurs fois la route pour rĂ©cupĂ©rer les donnĂ©es d’environnement. Lorsque le vĂ©hicule doit se dĂ©placer seul, il compare les donnĂ©es enregistrĂ©es avec celles qu’il rĂ©cupĂšre. Cette technique lui permet de faire une claire diffĂ©rence entre un piĂ©ton et une boite aux lettres par exemple.
La vidĂ©o prĂ©cĂ©dente montre la voiture qui s’arrĂȘte Ă  une intersection. AprĂšs le passage au vert du feu, la voiture commence Ă  tourner Ă  gauche mais un piĂ©ton traverse. Pas de problĂšme ! MĂȘme si le piĂ©ton traverse au dernier moment, la voiture rĂ©agit instantanĂ©ment. (C’est presque plus rassurant que de voir un humain conduire…)

Parfois cependant, la voiture doit ĂȘtre plus agressive. C’est le cas lorsqu’elle passe sur un carrefour. Il faut alors laisser passer les vĂ©hicules prioritaires avant d’avancer. Tout cela serait si simple si tout le monde respectait le code de la route… Lorsque c’est son tour et qu’une autre voiture lui refuse la prioritĂ©, la voiture de Google s’avance doucement pour montrer qu’elle a l’intention de s’engager.
Et oui ! Pour conduire sur la route de maniÚre autonome, il faut donner une personnalité à la voiture !
Clairement, les ingĂ©nieurs de chez Google ont du s’amuser Ă  programmer tout ça.

Thrun et ses collĂšgues de chez Google dont les co-fondeurs Larry Page et Sergey Brin, sont convaincu que des vĂ©hicules plus intelligents pourraient aider Ă  se dĂ©placer de façon plus sĂ©curisĂ©e et plus efficace. Les voitures pourraient conduire plus proches les unes des autres, remplissant 80 Ă  90 pourcent des routes (on fait surtout allusion aux distances de sĂ©curitĂ© qu’un ĂȘtre humain doit conserver sur la route pour limiter les dĂ©gĂąts en cas d’accident).
Le temps de rĂ©action du systĂšme est bien plus petit que celui d’un ĂȘtre humain.
Urmson quand-Ă -lui, envisage un autre scĂ©nario : Les vĂ©hicules pourraient devenir une ressource partagĂ©e, un service que la population pourrait utiliser au besoin. Il suffirait d’en appeler un Ă  partir d’un smartphone, et une voiture autonome viendrait vous chercher pour vous conduire oĂč vous le souhaiter ! (Attention Ă  ne pas voler le travail des taxis !).
La vidĂ©o ci-dessous montre ce principe de voitures partagĂ©es Ă  l’aide de voitures de golf. Le concept est appelĂ© Caddy Beta.

Aujourd’hui, de nombreux chercheurs travaillent sur les robots et voitures autonomes basĂ©s sur les algorithmes SLAM. La route est encore longue, mais les avancĂ©es sont Ă©normes. L’Etat du Nevada est le premier des Etats Unis Ă  rendre lĂ©gal la conduite automatisĂ©e. Reste Ă  convaincre les compagnies d’assurance sans lesquelles vous ne pouvez utiliser votre vĂ©hicule…
Le vĂ©hicule de Google participe aux diffĂ©rents dĂ©fis organisĂ©s par la DARPA pour les vĂ©hicules autonomes ! A suivre…
Pour plus d’informations sur la DARPA qui dĂ©veloppe Ă©normĂ©ment de robots intĂ©ressants, voici quelques liens :
Alpha Dog.
Big Dog.
Mabel.
Le scarabée cyborg.
La graine d’Ă©rable tĂ©lĂ©commandĂ©e.
– L’optimisation des coĂ»ts de la DARPA
Source :
IEEE Spectrum

4 Commentaires

    • Merci Julie !
      Et bien si, Google est trĂšs prĂ©sent dans le monde de la robotique. Cette grosse entreprise trĂšs active dans les sujets qui couvrent le domaine de l’intelligence artificielle. Dans le futur, je publierai un dossier plus complet sur les projets de Google 😉

  1. « De plus, avant d’activer le pilotage automatique, les ingĂ©nieurs de Google parcourent plusieurs fois la route pour rĂ©cupĂ©rer les donnĂ©es d’environnement. »
    Est ce que ca veut dire que si la voiture n’a jamais circulĂ©e sur une route qu’elle est incapable de s’y deplacer? Ou que si il y a des travaux sur cette route qu’elle sera perdue.
    SI c’est le cas je suis decu, les voitures ne sont pas encore prete de l’etre….

    • Vous posez lĂ  une question fort intĂ©ressante ! Il faut savoir faire la part entre le rĂȘve que les laboratoires veulent partager, et la rĂ©alitĂ©.
      Cette voiture n’apprend pas son parcours, elle est vĂ©ritablement capable de s’orienter dans une agglomĂ©ration et sur des routes qu’elle n’a jamais pratiquĂ©. Elle se repĂšre grĂące Ă  ses capteurs comparables Ă  nos propres sens.
      Le problĂšme avec ce type de systĂšme, c’est qu’il faut le certifier… Et comment certifier la sĂ©curitĂ© d’un systĂšme dont on sait que le niveau d’interprĂ©tation de l’environnement est extrĂȘmement Ă©levĂ© ? Il est impossible d’Ă©tudier toutes les situations qu’il pourra rencontrer au cours de son exploitation… C’est d’ailleurs un problĂšme que se posent les institutions gouvernementales et les assurances.
      Donc la rĂ©ponse n’est pas si simple… Ce n’est ni « oui » ni « non » mais plutĂŽt « à dĂ©montrer ».

Laisser un commentaire